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Histoire d’étiquette
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Histoire d’étiquette

Les amateurs de Grands Crus ont déjà dû se poser la question en débouchant une bouteille de Canon la Gaffelière : Quel est ce blason qui orne l’étiquette de ce grand Saint-Emilion ? Et que représente-t-il ? Le Comte Stephan von Neipperg qui gère aujourd’hui avec passion et talent le château nous livre les secrets de cette étiquette unique.

Dans la riche histoire du château Canon La Gaffelière, il y a un avant et un après 1971.
Cette date marque un tournant. Il y a 50 ans, la famille von Neipperg fait l’acquisition du Château, et décide d’unir son histoire à celle de ce premier Grand Cru Classé de Saint Emilion.

Issue de la noblesse du Saint-Empire romain germanique, la famille von Neipperg dont les origines remontent au moins au XIIème siècle a offert au monde, au cours des siècles, officiers et diplomates. Mais, depuis ses origines, elle s’est également illustrée dans un autre domaine : celui de la viticulture.

Sur les terres de son comté qui regroupe une trentaine de villages et de bourgs dans la vallée nord du Würtemberg, on façonne la vigne depuis Mathuzalem : « Sur ce territoire on a toujours fait du vin, on retrouve des traces du vin fait par les Neipperg dès le treizième siècle dans les archives familiales. Historiquement nous sommes une famille forestière et vitivinicole» rappelle le Comte Stephan von Neipperg, l’actuel propriétaire de Canon La Gaffelière.

Quand son père, Joseph-Hubert von Neipperg rachète Canon la Gaffelière, il y a un demi-siècle, il s’appuie sur cet héritage ancestral tout en voulant ancrer son domaine saint-émilionnais dans la modernité.

Alors le nouveau propriétaire s’attèle à une redéfinition complète de son vignoble qui permet de révéler l’immense talent du terroir argilo-sableux. Il décide ainsi d’offrir un nouveau souffle et une nouvelle identité à ses bouteilles.

A l’époque figure sur l’étiquette une grille derrière laquelle on imagine un château plutôt romanesque, avec en arrière-plan le clocher de l’église de Saint-Emilion : « C’était assez fantaisiste, depuis le château il est impossible d’apercevoir le clocher, il faut avoir beaucoup d’imagination pour le voir » s’amuse le comte Stephan von Neipperg, Son père, décide de remplacer cette image par le blason familial. Une décision qui à l’époque fait couler beaucoup d’encre dans le Bordelais et que le comte justifie ainsi : « Ce blason sur la bouteille c’est tout pour nous, nos origines familiales, notre ancrage. L’idée c’est de transmettre nos valeurs, notre histoire, notre attachement à la terre à ceux qui goutent nos vins ».

D’ailleurs sur les étiquettes des autres domaines saint-émilionnais (Clos de l’Oratoire, Château La Mondotte), appartenant à la famille, trône également le blason des von Neipperg.

Ce sont donc les armes de la famille qui figurent au centre de l’étiquette depuis maintenant 50 ans. Mais que représentent ces armes rouge et or ?

Petite leçon d’héraldique par Stephan von Neipperg : « En regardant bien l’étiquette, vous voyez une couronne fermée qui était autrefois, la couronne des familles régnantes. Nous étions d’ailleurs souverains jusqu’à Napoléon. Quant aux 3 cercles au milieu, ils représentent sans doute l’alliance de 3 familles qui sont ensuite devenus les Neipperg.

Une chose est sûre, plus un blason est simple, plus il est ancien, le nôtre est très simple et donc très ancien. Tout ce que vous voyez autour est plus récent, du XVIIIème siècle environ, notamment le manteau d’hermine qui représente la fierté des familles régnantes ».  Sous le blason est écrit un slogan en latin, « Virtus Sudore Paratur », qu’on pourrait traduire ainsi : « L’effort égale la vertu ». Cette apposition qui daterait elle aussi du XVIIIème siècle, incarne l’état d’esprit des Neipperg : « la sueur, le travail, te permet de devenir important. Il n’y a pas de succès sans efforts. L’idée c’est de donner un sens de vie, des valeurs et des repères à transmettre à nos héritiers » détaille Stephan.

Pour l’homme à la fine moustache qui confesse en plaisantant, parler avec l’accent de Karl Lagerfeld, la transmission est quelque chose d’essentiel : « Je suis un maillon d’une chaine qui continuera. Mon devoir c’est de laisser un vignoble qui vit.  En Allemagne, nous sommes sur le même terroir depuis nos origines. Notre projet Bordelais s’inscrit dans la durée, avec cette même volonté de pérennité» conclut-il. L’histoire d’amour entre les Neipperg et le vin n’est pas près de s’arrêter.

Arthur Jeanne

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